Les fins de semaine, mes parents fleurissaient notre cours, et la semaine mon père fleurissait notre intérieur et celui de bien d’autre gens. Artiste peintre, il peignait des jardins de rêve dans lesquels on peut s’échapper à l’année, malgré notre dur hiver québécois. Le jardin faisait partie de ma vie même lors des étés passés loin de la maison, parce que Claude m’écrivait et dessinait assidument sur l’état du « jardin Bon Accueil ».
De lui, j’ai appris à regarder et apprécier la nature; le retour de la couleur au jardin grâce aux tulipes au printemps, le rouge vif des pavots et des géraniums, le bleu doux des delphiniums, le port majestueux des arbres, le battement réconfortant des vagues sur la plage…